mercredi 17 février 2016

C'est le stress! Discrimination des patients présentant des troubles fonctionnels ? ...et petite digression

Discrimination des patients présentant des troubles fonctionnels ?  ...et petite digression 
"C'est le stress!"

Mme M. a une contracture des trapèzes et des muscles paravertébraux cervicaux. 
Mme X. a une douleur abdominale et un syndrome dyspeptique.
Mr J. a une douleur thoracique.
Mais voilà, tous les examens sont normaux.
La phrase tombe. "C'est le stress?" Ils la prononcent avant que je ne prenne la parole. Au cas où j'oserais le dire en premier. Interprétation de ma part ?  Peut-être...
Sont-ils prêts à l'entendre ?  Est-ce vraiment la cause ? Est-ce un fourre-tout de ce que l'on ne comprend pas, de ce que l'on ne peut pas étiqueter ? 
Qu'est-ce que cela veut dire ? 
Je ne prononce jamais cette phrase comme ça, je trouve ça violent.
En tous cas, en m'installant, je ne pensais pas rencontrer autant de personnes souffrant de "troubles fonctionnels". 
J'abordais sur le 1er article la discrimination des patients présentant des conduites à risque.  Je pense que les patients présentant des troubles fonctionnels subissent eux aussi une sorte de discrimination. Comme si le somatique "pur" était plus noble.
Bref, comment répondre à la demande? (aussi implicite soit elle ). Comment soulager le symptome?
Utiliser ou ne pas utiliser l'effet placebo? Le gros mot. Qui ne se sentirait pas piégé et furieux si son médecin lui avait prescrit un placebo?

L'effet placebo donne 15 à 40% de résultats positifs selon les études. C'est une réalité. Pas une invention fantaisiste.
 Pour ma part, je préfère parler d'alliance thérapeutique, ce terme est bien plus positif et juste.
L'alliance thérapeutique place médecin et patient au même niveau. On parle de relation horizontale ( référence "3 amis en quête de sagesse" Alexandre Jollien, Christophe André et Matthieu Ricard ).

Pour terminer, je me permettrais une petite digression, un ressenti qui n'engage que moi. En France aujourd'hui, ressentons-nous une relation horizontale ou verticale ? 
Avons-nous été consultés pour la loi santé?
Pas entendus, pas écoutés les médecins sont-ils de simples effecteurs dans le système de soins?
Et par leur absence lors des votes à l'assemblée nationale, les députés ne font-il pas qu'affirmer une certaine dominance? Qui sèche le travail comme ça sans bonne justification?
Sûrement un peu rapide... certes, mais pas faux.

mardi 16 février 2016

Exutoire de la pensée

Notes. Billet d'humeur de l'instant
Exutoire de la pensée 
Que faire de cet espace? Une exutoire? Un lieu d'expression engagée? Une discussion intellectuelle? Quelque-chose de sérieux ou de léger? 
Que désirerait le lecteur s'il existe? Je ne dois pas me poser la question.
En tous cas, ce que je retiens de cette nouvelle expérience, c'est que c'est une réelle exposition d'écrire. C'est le dévoilement de quelque chose d'intime, ses propres pensées. Elles peuvent être mal perçues ou déformées, j'imagine que c'est l'angoisse de toute personne qui écrit et qui à un moment décide de passer de la sphère privée à la sphère publique ou du moins essaie...
Transmettre ses pensées et les mettre en mots de façon à susciter des émotions, voilà le défi. Ou plutôt ne pas chercher à le faire, c'est ça qui doit rendre "bon". Arriver à se détacher du dictat du commun. Ce qui rend commun, c'est sûrement de vouloir plaire. 
Alors comment vouloir plaire et être soi-même? Comment lâcher prise sans perdre de vue le thermostat. Celui qui modère le récit, tourne les phrases et donne une certaine magie. Qu'est-ce qui va faire prendre la mayonnaise? Une touche de subtilité, un brin de légèreté, une grande dose de sincérité, l'ingrédient principal.... et le tout arrosé de sens. Contrairement à ce qu'il y paraît! Le récit une fois relu paraît un peu obscur...
Pour plus de clarté, un espace d'expression, c'est du nectar, c'est un vrai cadeau. 
Petit mot d'introduction comme pour ne pas se précipiter, pour bien réfléchir avant d'agir. Planter le cadre pour pouvoir en sortir.

samedi 13 février 2016

La stigmatisation des patients ayant des conduites à risque


Proposition de réponse au #mededfr
C'est une première, soyez indulgents.

Écrire un "billet ", je ne connaissais même pas le terme il y a peu. 
Se pose d'abord la question de la légitimité. Qu'ai-je à dire de plus que les autres ? Peut-être rien.
Ce n'est pas important. Ce n'est qu'un billet, une opinion, une humeur de l'instant.
Le thème proposé: La stigmatisation des patients ayant des conduites à risque.
Moi ? Jamais !  (On se dit tous ça probablement).
Je me souviens avoir déjà entendu des "débats" sur la légitimité de soigner les patients (traduction dépenser l'argent public) atteints de cirrhose alcoolique car après tout on a tous le choix, ils n'avaient pas qu'à boire. J'ai trouvé cela effarant.  Pourtant je ne me souviens pas m'être insurgée. 
Le danger est de voir dans ce qui est une maladie, une adaptation transitoire bricolée face à la souffrance, le signe d'une faiblesse ou d'un choix de vie.
Le danger est de ne voir que par le petit bout de la lorgnette et de méconnaître l'histoire dans son ensemble.
Le danger, c'est de blesser davantage  quelqu'un pour la vie en déniant notre rôle de soignant.
Et le patient qui s'injecte de l'héroïne en intra-veineuse, comment comprendre ? Difficile. Alors tant pis pour lui? Ouvrir une "salle de shoot, est-ce cautionner le comportement des "drogués" ou leur permettre de ne pas avoir la double peine de contracter en plus une hépatite C en attendant de trouver une solution? 50% des usagers de drogues intraveineuses sont atteints d'hépatite C (Étude Coquelicot 2011).
On a peut-être tendance à être mal à l'aise avec ce que l'on ne comprends pas. La stigmatisation est peut être une adaptation transitoire à ce malaise mais n'apporte rien dans la prise en charge.